Concerts

C1_00896 COPIE-(W2)
Edit Template

discographie

Quelques nouvelles du front - 2017

textes et extraits

La glace prenait dans les cordages

Gelait le pont, les bastingages

Le vent chantait l’oraison de l’équipage

Tout ça n’est que billevesées et balivernes

Billevesées et balivernes

Dans les cales hurlaient les sauvages

Le bruit des chaînes, le fouet, les cages

La nuit tombait, Satan était du voyage

Tout ça n’est que billevesées et balivernes

Billevesées et balivernes

Refrain :

Au diable les nuits d’ivresse

De chair, de ripailles

Adieu belles négresses Maasaï

Au diable les largesses

De l’ordre des canailles

Tout ça n’est que billevesées et balivernes

Billevesées et balivernes

La matûre n’était que bois mort

Sous lambeaux de toiles rouges et or

Le navire dansait comme un toréador

Tout ça n’est que billevesées et balivernes

Billevesées et balivernes

Refrain

Une vague l’a porté aux rocailles

Eclaté sa carcasse royale

Envoyé par le fond, esclaves et bétail

Tout ça n’est que billevesées et balivernes

Refrain (x3)

Pour peu qu’on nous mette dans la même tombe

Pour peu qu’on se prenne la même bombe

Il n’y aura pas de place pour tout l’monde

Déjà qu’à sept on s’marche sur les pompes

Chope le druide, le curé, l’imam

Kid’nappe un rabbin, détourne un shaman

Trouve-moi un tribun, qui pleure qui déclame

Le Malraux du coin, le verbe et la flamme

 

Refrain :

Pour peu qu’on nous mette dans la même tombe

Pour peu qu’on se prenne la même bombe

Pour peu qu’on nous mette… dans la même tombe

Pour peu qu’on se prenne… la même bombe

 

Si c’est pour les conn’ries qu’on débite

Qu’on nous condamne à la mort subite

Ainsi va la vie de notr’vécu

Pas baisant pour des juges convaincus

Une erreur judiciaire divine

Ça peut faire la Une de grands magazines

A titre posthume, la médaille en prime

Enfin la fortune, disque de platine

 

Refrain

 

En toute modestie en lettres d’or

Car il faut qu’ça brille même qu’on est mort

Sous la stèle y’a tous nos p’tites bouts d’corps

Un vrai puzzle pour vers omnivores

Pas près d’être reconstitués

Pas d’musée Grévin, pas d’éternité

J’me dis putain de nuit, c’qu’on était secoué

J’entends PUTAIN LOUIS, faut te réveiller

 

Refrain

En haut de la ruelle, une lanterne luit

On me dit qu’c’est l’bordel l’plus fameux du pays

C’est là que vont les hommes, que la mer n’a pas pris

Que les filles y foisonnent et plaisirs à bas prix

 

Sur le pavé humide, brillant au clair de lune

Enfin je me décide et trouve dans la brume

L’antre où se débrident les vertus de fortune

Où des amours hybrides s’enflamment, se consument

 

Dans les volutes bleues, se déhanchent les corps

Moi j’me dis qu’nom de dieu, j’ai quelques mois d’efforts

Sur un rafiot mafieux, viré de tous les ports

Putain comme c’est radieux l’bon côté du décor

 

Nul talent n’est de mise pour choper dans ce rade

Une blanche, une noire, une grise, du matos pas trop crade

A toutes je fais la bise, en sortant mes salades

Sachant que ma devise, c’est du blé d’la Barbade

 

Plus j’cause comme un crétin, plus j’picole comme un âne

Plus les gonzesses m’aiment bien, plus j’suis pote au barman

Et les mecs, mine de rien, ils ont tous la banane

Ça m’fera des copains, le cargo est en panne

 

Toujours pas une frangine, ou j’m’y prends comme un manche

Ce n’est pas faute de strings, j’ai l’slibard qui démange

Je fais sûr’ment trop clean, dans mon rayé sans manches

Mon foulard, mes piercings, mon bonnet et son ancre

 

Plus ma tune s’épuise, plus j’sens qu’y’a un malaise

Le reggae ça m’épuise, j’l’explique à un balaise

V’là qu’le grand ça l’défrise, i’m’soulève de ma chaise

Puis les p’tites s’mettent en crise, se transforment en tigresses

 

J’ai sans doute déconné, peut-être dit des gros mots

J’ai pourtant tout raqué, m’ont sorti par l’pal’tot

J’n’ai plus qu’à rembarquer, pas me tromper d’bateau

Si un jour j’peux rentrer, ben j’f’rai du pédalo

J’aim’rais tant vous adresser, quelques nouvelles du front

Mais sans conflit dans l’quartier, je vous l’fais en chanson

D’vant mon canon, peinard, au son du clairon

Il joue « Tiens v’là du boudin » ça m’rappelle la maison

Il nous l’envoie soir et matin, le midi nous chantons

« La Madelon » que’qu’part,

C’est le swing du troufion

 

Comme quoi la vie de militaire

C’est pas galère quand y’a pas d’guerre

On tue le temps à ne rien faire

On suit les ordres, prêt au devoir

Dans nos treillis, nos bottes, nos chars

On attend, l’défilé, comme tous les étés

 

Chaloupeurs, frères de la côte, du Rhône et de Provence

Riboteurs, princes de la glotte, icônes de la descente

Dans la moiteur, du soir, sonne l’heure du canon

Quelques rondelles de sifflards, olives et noix de cajou

Et que valsent les Ricards, Nénette, je rince le coup

Jusqu’à pas d’heure, l’espoir, la tournée du patron

 

Comme quoi dans la vie du poch’tron

Avant d’rentrer s’prendre un branlon

Une demi-caisse est de bon ton

C’est qu’accoudé à un comptoir

On trinque un peu avec Audiard

Mais la tronche du tôlier, t’rappelle qu’il faut y aller

 

J’ai croisé quelques princesses, qui aimaient sans détours

Des gueules d’anges sur paires de fesses, on embrassait l’amour,

Dans l’allégresse, queutard, j’ai donné dans l’canon

Puis les années ont passé, tout comme leur beauté

Moi-même j’ai laissé tomber mes cheveux en premier

J’ai des souv’nirs, de gloire, bordel c’que c’est bon

 

Comme quoi la vie du play-boy est éphémère, fini, destroyed

Dans le désert du lonesome-boy

Et t’es tout seul dans ton plumard

Avec ton parcours de clébard

T’as plus qu’à te brancher, sur Arte, ou…pioncer

 

C’est dingue les idées qui traînent, sous un bonnet d’marin

C’est un bourrier de phénomènes qui rend souvent crétin

Et qui résonne, bizarre, comme fait un canon

 

Comme quoi la vie du canonnier est assez peu récompensée

Très rar’ment canonisée

P’têt’ qu’aujourd’hui j’en ai trop vu

J’en ai mon trop-plein d’trous d’obus

Pour des adieux canons, faites chauffer les glaçons

Saigneur des mers, émergé des abysses

Taillé dans la pierre, insensible aux sévices

Libre comme l’air, j’apparais, je m’éclipse

J’envoie aux enfers quiconque me résiste

 

Avec mes frères, mes mat’lots, mes complices

Nous croisons le fer aux galères de Galice

Fils de tonnerre, d’la colère, d’l’injustice

Défiant l’univers, les dieux voire l’Antéchrist

 

Refrain :

Tout l’monde à bord, tout l’monde à bord, tout l’monde à bord

 

Chargés de vivres, de fûts gorgés de poudre

Les hommes s’enivrent, impatients d’en découdre

Nos abordages trahissent comme la foudre

Pas d’quartiers, pas d’otages, quand le sang nous recouvre

 

Aux îles d’ém’raudes à la nuit faisons route

Les métisses  l’aube ne seront guère farouches

Et pour nos hôtes putains blanches et cartouches

Nous frères de la côte, gentilshommes et Jean foutre

 

Refrain (bis)

 

Vidons nos verres, nos calices dorés

Aux brumes d’hiver à ces bonnes majestés

Brûlons un cierge, les drisses sont parées

De toiles légères de liberté

 

Refrain (ter)

Te rappelles-tu ces filles sapées comme des reines

Pour qui on ramait mais qu’on se ram’nait quand même

Le goût de leur salive au sel de nos lèvres

Ça s’oublie pas, ça s’oublie pas…

Beautés fatales à nos faiblesses de jeunes mâles

Adieu la solde et bonjour l’carnet médical

Les p’tites avaient la bléno sentimentale

L’amour parfois, se montre ingrat, ça va de soi

 

Refrain :

Mercenaires,

Port d’attache en haute mer

Mercenaires,

Grandes gueules et bras d’fer

Mercenaires,

Cœurs d’argile, cœurs de pierre

Mercenaires, sheriffs et gangsters

 

En mémoire j’ai quelques vieilles bastons d’escale

Le burnasse éclatée, la tête blindée d’étoiles

Les potes qui se pointent et renvoient les mandales

Ca s’oublie pas, ça s’oublie pas…

Dans nos vie de lascars, de desperados

On a vu du voyous, du salaud, du craignos

On n’vaut pas mieux pour la tune on a fait l’dos

Pas fier de soi, enfin parfois, on est les rois…

 

Refrain

 

S’il existe ailleurs un autre job

Qui t’fasse bander dans l’plus crasseux bocson du globe

Où l’Ninas et les putes parfument les microbes

Je remets ça, je remets ça

J’ai quand même un peu d’mal à tourner la page

Tatoué jusque dans l’âme, mon parcours de sauvage

Héros pour certains, à jamais cette image

De renégat, de scélérat, de hors-la-loi

 

Refrain

Refrain :

Du vent, quand y’a du vent

C’est plus marrant, l’moteur c’est chiant

Un grain, ça fait du bien

Ça donne bon teint aux vieux marins

 

On m’avait dit

Monte à bord cap aux Antilles

Ya du rhum, et les p’tites sont jolies

J’ai dit oui, et j’ai mis

Un bonnet de Tabarlouis

Et après, j’ai vomi

 

Du vent, y’avait du vent

Limite marrant, presque un peu chiant

Un grain, même un bon grain

Et les refrains des chants d’marins

 

Dans ma couchette

J’regrettais ma camionnette

L’bar tabac, la fille d’la superette

Sur le pont, c’tait l’enfer

C’était la fête de la bière

J’ai rendu, tout parterre

 

Du vent, c’te putain d’vent

C’est pas marrant, carrément chiant

Un grain, un putain d’grain

Ça change le teint du pas marin

 

Pas vu la terre

J’suis resté dans ma tanière

La chaleur, les hauts l’cœur, quelle affaire…

Prisonnier d’ma bannette

Les yeux au fond d’la cuvette

J’ai revu mes rillettes

 

Du vent, bordel de vent

Plus que gonflant, qu’est c’que c’est chiant

Et c’grain, c’te fumier d’grain

Soir et matin, le grain ça craint

 

Voilà c’qu’en pense

Mon ventre de Fort-de-France

De c’rafiot à la con, des vacances

J’ai r’trouvé de l’allure

Mon cuir, mes potes de biture

Et je gerbe en voiture

 

Refrain ad lib

Un jour je pos’rai mon sac de toile usé
Sur un de ces quais noircis de crasse et de regrets.
A bord je laiss’rai une vie si cabossée
Peuplée de femmes légères, d’alcool et de fumée.

Refrain :

S’envoleront, mes souvenirs, les bons les pires, 

Aux vents mauvais qu’ils s’en aillent à jamais courir.
Et puis mourir de solitude et du chagrin, de n’plus m’appartenir

Là, dans ma paillotte, noyée aux grands herbages
Mon matricule et mes bottes, mon éternel paqu’tage.
Une fille bientôt viendra m’offrir son âge
Me fera patriarche de magnifiques sauvages

Refrain 

J’apprendrai la chasse, la terre et les saisons
Pour les festins de palace quand nos amis viendront.
Loin des mers de glace, des lignes de flottaison
Un brin fier ma vieille carcasse aura une vraie maison.

Refrain 

La cime des grands arbres, rejoignant les étoiles
Seront flèches de cathédrale, solides mâts de grand-voiles.
L’or l’argent le marbre n’auront chance au grand bal
D’éblouir du moindre charme ce quai banni d’escale.

 

Refrain (bis)

On a fui la terre rêvant d’autres paradis
En disant au père : on reviendra c’est promis
Les larmes de notre mère, non, n’auront pas suffi
En quittant notre village, à quoi pensions-nous ?
Sûr’ment à quelques mirages, au-d’là des bayous

Sur les routes en pierres et le long des voies ferrées
Longeant les rivières on les traversait à gué
Les rires de mon frère nous faisaient tout oublier
On passait par des villages, tout couverts de boue
On passait pour des sauvages sortis des bayous

Une nuit soudain, les lumières d’une ville
Brillaient de si loin il y’en avaient cent ou mille
On a bu du vin et mis au feu à nos guenilles
En dansant comme au village, comme à la Saint Loup
Le grand bal du patronage au bord du bayou

Elles étaient si grandes, si longues, ces belles avenues
Les maisons géantes allaient au ciel et aux nues
Des femmes élégantes nous disaient même « bienvenue »
Pas du tout comme au village, les filles de chez nous
N’ont pas de rose au visage, sauf à la Saint-Loup

On a travaillé d’usine, d’usine en usine
Pris un atelier et acheté des machines
Et puis des immeubles, des commerces et des holdings
On est rentrés au village, pas peu fiers de nous
Retrouver les paysages, l’odeur du bayou

Nos parents, malgré leur âge dansent à la Saint-Loup
Et nous on fait les sauvages, dans l’eau du bayou



La brume s’accroche sur la lande

Pour quelques étranges sarabandes

L’immense plaine

Enfin sereine

Panse ses plaies, soigne sa peine

 

Les maîtres ont visé les légendes

Les hommes, leurs âmes dolentes

Prières anciennes

Batailles vaines

Que seules les pierres s’en souviennent

 

Refrain :

Siècles barbares, terre sauvage, terre de nos pères

Un sang d’espoir gonfle nos veines

Secrets d’histoire, de massacres, de colères

Peuple barbare oublie la haine

 

A trop tourner autour des flammes

Des bûchers punissant les femmes

Montaient les transes

Au gré des danses

Païennes où gloires de croyances

 

Sorciers abreuvant de leurs charmes

Les guerriers déposant les armes

Les fers de lances

Les guerres de France

Aux feux les gibets, les potences

 

Refrain

 

Le soleil perçant les brouillards

Fait briller la vie, les regards

Et la jeunesse

Belle de promesses

Aura ses titres de noblesse

 

Refrain

Au plaisir des dieux, ou fait du hasard

Entre nous deux, c’est trente ans d’histoire

Une fée s’est penchée, au-d’ssus d’nos guitares

Nous a confié à mister Renard

C’est plus qu’un parrain, c’est presque un frangin

On s’fait la bise, il dit tatatsin

Ça y est enfin, on est dans l’grand bain

Un pied dans l’show-biz et tout l’traintraintrain

Terminé, les galères, les plans miteux

Les baluches de misères pour les p’tits vieux

Les combis congénères de la guerre du feu

Et voilà qu’aujourd’hui toujours debout

On est là, on se dit qu’ça valait l’coup

Pour tout ça grand merci car c’est grâce à vous

 

Refrain :

Et ce soir, on va la raconter

Cette histoire que l’on a partagée

De sales gosses dev’nus enfants gâtés

C’est l’happy c’est l’happy bordée

C’est l’happy c’est l’happy bordée

 

Sûr que l’hexagone, on l’connaît par cœur

A faire le job, exploser l’compteur

Dans l’bus y’a nos pommes, nos potes les chauffeurs

Enquillant les bornes, la route du bonheur

On passe les frontières c’est qu’on nous connaît

Pour du gruyère, du Fendant bien frais

Ou bien Québec Air le drôle de Français

Poutine d’enfer, match de hockey

 

Nos colères, nos coups d’gueule un peu moins drôles

Nous ont mis g’nou à terre, au second rôle

Ça se paye, les humeurs quand t’as mal aux autres

L’important c’est de garder tête haute

Nos idées à deux balles en valent bien d’autres

Mais bordel c’que c’est bon même quand on se vautre

 

Refrain (bis)

 

Toutes ces années à jamais gravées

L’âme tatouée pour l’éternité

C’est quelques couplets pour nous rappeler

La complicité, la fidélité

 

C’est l’happy c’est l’happy bordée

C’est l’happy c’est l’happy bordée

 

Refrain





NEWSLETTER
oui je veux recevoir les informations !
Edit Template